Google VS IA : explosion du trafic bot, chute du trafic humain — les chiffres qui inquiètent les éditeurs

Le web traverse un bouleversement silencieux mais radical. Tandis que le trafic humain issu de Google recule, les bots IA envahissent les sites éditeurs à une vitesse inédite. Cette mutation, chiffrée par le rapport TollBit « State of the Bots Q2 2025 », interroge sur l’avenir du modèle économique ouvert, la soutenabilité des serveurs et la valeur réelle générée pour les publishers. Décryptage d’un basculement où le scraping surpasse désormais la génération de trafic qualifié.

En moins d’un an, la part de visiteurs humains en provenance des moteurs chute, frappée par la montée en puissance des robots et crawlers IA. Les conséquences sont majeures, tant sur le plan des revenus publicitaires que des coûts d’infrastructure.

Le trafic web humain en forte baisse, les bots IA explosent

Chiffre-clé : entre Q1 et Q2 2025, la part de visiteurs humains observée sur le réseau de TollBit plonge de 9,4 %, pendant que le trafic généré par les bots IA quadruple. Un signal faible en début d’année (1 visite sur 200 était le fait d’un bot IA), devenu massivement tangible quelques mois plus tard : 1 visite sur 50 désormais réalisée par une IA.

Cette mutation du trafic web s’accompagne d’une hausse impressionnante du volume de scrapes (+400 %). À l’inverse, le nombre de referrals humains poursuit sa décroissance, creusant un écart de rentabilité de plus en plus inquiétant pour les éditeurs.

La place croissante des bots dans la consommation de contenu sur Internet est analysée en profondeur dans cet article de référence, qui pose les bases du phénomène.

Google reste la première source de trafic… mais pour combien de temps ?

Malgré cette bascule, Google demeure de très loin la principale origine de trafic externe pour les éditeurs, générant encore 84,1 % des referrals au second trimestre 2025. Cependant, ce pourcentage s’érode rapidement : il dépassait 90 % l’année précédente, accusant une perte de vitesse préoccupante.

Comparativement, l’ensemble des applis IA n’envoient que 0,102 % du trafic referral. En clair, Google délivre 831 fois plus de visiteurs que les systèmes d’intelligence artificielle. Le rapport met en lumière un CTR issu des interfaces IA 91 % plus faible que celui des 10 premiers résultats organiques traditionnels.

Sur ce sujet stratégique pour le business model éditeur, découvrez également notre analyse sur les différences entre branded et non-branded keywords pour votre SEO.

Les bots IA : plus nombreux, plus coûteux, moins rentables

Explosion technique, faiblesse économique. Il faut environ 135 scrapes IA pour qu’un seul visiteur humain soit redirigé vers le site source. Ce ratio marque l’inefficacité actuelle des referrals bots : leur essor se traduit avant tout par une saturation des ressources serveurs, sans contrepartie business directe.

Côté infrastructure, les demandes illégitimes ou massives frappent d’abord les sites spécialisés : le secteur B2B, les verticales deals/shopping et la presse nationale sont les plus touchés par le scraping intensif (jusqu’à +333 % de croissance sur la thématique parentalité, +111 % sur le shopping).

Pour comprendre ces enjeux techniques et business du scraping à grande échelle, il est essentiel de maîtriser les bonnes pratiques de scraping et enrichissement de données dans vos stratégies marketing.

Le boom du scraping IA face à une faible génération de trafic

Le rapport pointe un autre phénomène préoccupant : la fréquence des tentatives de contournement des protections explose. 13,26 % des requêtes IA ignorent aujourd’hui le protocole robots.txt, soit quatre fois plus qu’il y a six mois. Un signal d’alerte pour la gouvernance des droits d’accès et la visibilité sur l’usage réel des données éditeur.

Les sites APAC (Asie-Pacifique) sont particulièrement affectés, encaissant trois fois plus de requêtes IA que les sites américains, tandis que l’Europe en reçoit 27 % de moins (gradient géographique notable).

Si vous souhaitez approfondir la notion de robots.txt, retrouvez notre article sur les évolutions récentes des politiques de gestion du trafic IA avec la Content Signals Policy de Cloudflare.

Les éditeurs ripostent : blocages, paywalls et hausse des restrictions

Face à cette vague de scraping, les éditeurs multiplient les mesures défensives. Les blocages ciblant les bots IA bondissent de +336 % sur un an ; les hits sur paywalls spécifiques “anti-AI” progressent de +360 % entre Q1 et Q2 2025.

Pour les adeptes des techniques SEO avancées, ces chiffres illustrent la nécessité d’ajuster la stratégie d’accès et d’indexation face à un écosystème où l’automatisation précède souvent la valorisation.

Pour mieux cerner l’univers des bots, leur typologie et leur impact sur les écosystèmes web, consultez la synthèse détaillée de Wikipédia sur les bots informatiques.

Un modèle économique menacé : quelles perspectives pour les publishers ?

Le constat est direct : l’explosion du scraping IA se traduit par des coûts serveurs en hausse, une pression accrue sur les marges publicitaires, et la fragilisation rapide du modèle open web. Les initiatives comme le pay-per-crawl de Cloudflare ou le développement des Responsible Scraping Labels (RSL) tentent d’apporter une réponse au défi, mais l’économie des contenus gratuits est plus menacée que jamais.

Pour approfondir la méthodologie et l’ensemble des données du secteur, le rapport complet est accessible chez TollBit (State of the Bots Q2 2025).

Réduire la dépendance aux géants du référencement, repenser l’accès à la donnée, valoriser au mieux la qualité du contenu d’origine et surveiller sa propre exposition au scraping s’imposent comme axes prioritaires pour les éditeurs. Dans ce contexte mouvant, notre expertise content marketing peut vous aider à maximiser vos gains malgré la mutation du trafic digital.

Veillez à anticiper : face à la pression des bots et la raréfaction du trafic humain, il devient stratégique de mesurer l’impact réel de vos actions. N’hésitez pas à suivre notre veille ou à solliciter un audit personnalisé pour adapter vos leviers d’acquisition.